Formé à l'école Mudra à Bruxelles et après avoir travaillé dans des spectacles de Maurice Béjart et Micha Van Hoccke entre autres. Nicole Mossoux s'est lancée dans une carrière solo il y a sept ans dans laquelle elle prouve qu'elle a su à la fois tenir compte d'une technique solide et se détacher des influences.
"Sous les voûtes claustrales d'un décor monastique. Nicole Mossoux nous emmène vers l'ascétisme sensuel d'une chorégraphie juste et troublante. Le burlesque des rites saccadés, des images naïves et puériles côtoie les fantômes des mystères effrayante et les allégories sévères de toutes les bibles. Les représentations tenaces des icônes défilent sur les rythmes rapides d'un cantique gestuel.
À elle seule, la chorégraphie des gestes appris devient le Christ sur scène, la Vierge des apparitions ou la Jeanne d'Arc déroutée par tant de voix. Tour à tour l'appelée ou l'éternelle. Et chuchotent les béguines, et se cachent les péchés dans les délires des confessionnaux, et se récitent les psalmodies égrénées sur la bande- son de Christian Genêt et Jean-Luc Plouvier.
L'univers des dévôts déraisonne au théâtre des prie-dieu. Les novices déambulent et s'ennuient dans le cloître de l'absurde. Nicole Mossoux regarde le ciel avec perplexité. Ses visions emportent images pieuses et statues de marbre à la dérive de son corps. Les symboles sont inversés, étourdis par une dérision subtile.
Un solo splendide où vingt tableaux émergent des éclairages raffinés de Pierre Bonté, où la technicité rigoureuse s'étoffe d'un noyau dramaturgique cohérent, où le corps récite les mouvements chastes d'une parodie brillante.»
Myriam DENIS, «Kiosque »