Le trio du Wissel Theater est composé d'un Américain (Weston) d'un Canadien (Cadger) et d'un Belge (Callen). Dans un chassé-croisé trilingue, la troupe revisite le mythe grec de Procuste un monstre spécialisé dans l'étirement et l'amputation de ses hôtes de passage, à qui il propose des lits inversément proportionnels à leur taille. Le «Collectif international» du Wissel Theater, dans une transposition où le saugrenu se dispute au non-sense, Procuste, L'Etireur devient «hotelkiller», gérant assassin des voyageurs fatigués. Face à ce monstre malade de cruautés qui découpe vivantes ses victimes, deux justiciers enquêtent : E.J. Lone, Sherlock Holmes ou super-Dupont, la tête, et Dick, pauvre-assistant hébété à la Watson.
L’hôtel de l’assassin est un curieux no man’s land perdu dans on ne sait quel désert brûlant, traversé par de gros tuyaux de fer. Harnachés de morceaux de conduites métalliques, nos enquêteurs acharnés, reliés à un ampli, grincent les sons les plus sinistres et les plus aggressifs sur leurs instruments inédits. Le géant qui ajuste les corps de ses clients à la taille de ses lits est ici un maniaque contemporain. Il est combattu par une version moderne du vengeur Thésé. Un détective et son assistant. Le chasseur rejoint sa proie après une poursuite qui a duré plusieurs années. La pièce raconte cette rencontre. Le Wissel Theater et leur spectacle reprend divers clichés utilisés dans les contes héroïques filmés ou dessinés. Cet effet est encore fortifié par le fait que les conversations se font aussi bien en français qu'en américain.