Sans un mot, environné de sons étranges Jean-Paul Céalis (Drôle presque malgré lui !) parcourt imperturbablement les allées de son étonnant "Jardin à la française''. Il se promène aisément dans ce labyrinthe, terrain miné d'inventions et de trouvailles qui s'ouvrent, se déplient, s'articulent et se referment comme par enchantement. A la frontière de tout et de rien du tout, Céalis est un bricoleur d'imaginaire impossible à étiqueter. 

Le plasticien: ni décors ni personnages, ses sculptures portables ne servent à imager aucun propos. "Mon spectacle est un chantier ouvert au public !'': une, encyclopédie dadaïste des objets impossibles et autres outils inutiles. Le danseur-manipulateur : l'objet est en attente du corps qui saura l'investir pour lui donner son sens/mouvement. "Tous mes instruments sont des oripeaux. Je pense au travers de ces matériaux. Ces matériaux pensent en moi. Je me bats contre eux, me débats avec eux." 

Une dramaturgie sans drame : "JARDIN À LA FRANÇAISE" peut être comparé à un défilé d'événements sauf que les éléments, actifs un moment, ne disparaissent pas pour autant mais contribuent ensuite à l'édification d'une construction qui structure l'espace scénique, conditionne les déplacements, laisse une mémoire vivante des actions précédentes. 

LA MUSIQUE est jouée sur scène par Henri Ogier. "L'image et le son se fabriquent à vue, sans camouflage ni prestidigitation." Proche de la performance tout autant que du théâtre d'objets, sorte de théâtre d'art plastique, la prestation de Céalis et d'Ogier est une promenade poétique et ironique dans un jardin en construction. EN PREMIÈRE SUISSE !