Le cinéaste russe Alexander Sokurow a produit sur bandes vidéo le film Duchownyje Golosa, un récit de cinq heures et demie en cinq parties. Le film résume des observations notées par l'auteur dans son journal intime. L'auteur a cherché à y décrire les conditions qui permettent à la personnalité et au talent de survivre. Dans la première partie, il met en scène un certain Mozart. Les quatre autres parties traitent de personnes vivant aujourd'hui dans des conditions de guerre. Pour cela, l'auteur a séjourné pendant trois mois dans la onzième unité de l'armée russe stationnée à la frontière entre l'Afghanistan et le Tadjikistan. Duchownyje Golosa n'est pas un documentaire vidéo "classique", car l'équipe de tournage a accordé une attention spéciale à l'esthétique des images et l'auteur a renoncé à traiter des thèmes comme la politique, les nationalités ou la guerre. Le film ne montre ni comment on tue des hommes; ni qui en porte la responsabilité. Il prend sous la loupe les expériences quotidiennes d'une troupe de soldats. Pendant le tournage, Sokurow s'est inspiré des oeuvres littéraires de Tolstoï, Tchekow, Garshin, et des oeuvres musicales de Tchaïkowski et Mahler.