L'oeuvre hérétique de Jan Fabre est ponctuée par la création de solos de danse. Cet artiste multiforme de la scène flamande a réalisé plusieurs pièces viscérales conçues sur mesure pour ses danseuses et actrices favorites. Dans Quando l'uomo principale è una donna, c'est Lisbeth Gruwez qui se transforme, selon l'expression de Jan Fabre, en « virgin warrior »; elle incarne une icône féminine faite d'élégance, de fureur et de bestialité, aux prises avec ses pulsions les plus profondes et les plus incontrôlables. « Il ne faut pas oublier que l'embryon humain est féminin quel que soit ensuite le sexe de l'enfant. Tout homme est originellement, donc, d'abord une femme. La danseuse Lisbeth Gruwez que j'ai choisie pour interpréter ce solo possède un physique assez masculin. On pourrait presque imaginer un corps d'homme avec un mental, une psychologie de femme. C'est une fille qui joue à être un garçon avec toutes les nuances qu'implique le verbe jouer et qui peut aller jusqu'au travestissement. » Jan Fabre