Au Cameroun, on dit que «plus d’un jeune a le sang à l’œil». L’expression reflète la détermination des jeunes à se battre pour assurer leur quotidien. Ils sont prêts à tout – ou presque – pour ne pas sombrer dans la galère. Patrick Wokmeni est né à New Bell et a grandi dans ce grand quartier populaire et très fréquenté de Douala. Mais lui, c’est la photographie qui lui a fait de l’œil et il s’y est mis comme on se jette à l’eau pour apprendre à nager, surfant sur le numérique et la magie de son immédiateté. Son sujet de prédilection: la nuit, où il traque et immortalise des attitudes dans les coins sombres des rues. Son travail révèle une société camerounaise de la postindépendance, entre états d’ébriété et lucidité, espoir et désespoir.

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